tenue ;octobre 2019
déplacement personnel que tu as calé dans ton emploi du temps,
à ne pas comprendre ta propre d é c i s i o n.

jamais tu ne te serais soucié de qui que se soit; qui serait incapable de se tenir à ce que tu demandes (ordonne, presque). mais voilà l'exception, car il en faut toujours une paraît-il. la voiture qui s'arrête, ton corps qui se meuve à l'extérieur; ton regard jugeant le bâtiment dans sa longueur. un léger soupire qui s'échappe de tes lèvres et voilà tes pas déjà à l'intérieur.

et des questions fusent (à demi),
pourquoi elle - pourquoi portée absente (surtout).
tu l'aimes bien, hye ryung. elle est (comme) une fille que tu n'auras sûrement jamais. presque père (toi). amitié naissante qui a donné joie - soleil écarlate. elle n'est que ta stagiaire (pourtant), aux yeux de t o u s. jugée déjà à tes côtés, presque tout le temps (jusqu'à maintenant). où sans aucune nouvelles tu demeures (et ne supporte pas). tu aurais pu là, envoyer quiconque.

refus catégorique,
ton corps devant la porte en bois que tes doigts prennent plaisir à malmener; annonce de ta présence. visite inattendue.

un temps - suspend avant qu'elle n'apparaisse. un sourire courtois se dessine sur tes pulpes. « bonjour hye ryung », mains dans les poches qui se dévoilent « tu ne viens plus, alors je suis venu », presque comme une invitation (déjà) à tout te dire, à peine rentré (invité).

le temps comme seul ennemi. heures qu'elle veut effacer, oublier. journées qui se succèdent inlassablement dans un flou le plus total. veines incandescentes qui lui font perdre tout repère. apaisement éphémère du myocarde douloureux. image persistante qui s'efface derrière ses pupilles. la sienne. nom qu'elle maudit. silhouette qu'elle fuit. le sommeil comme unique arme pour lutter contre son souvenir quand les toxines s'effacent. repos salvateur qui s'échappe lorsque les coups l'éveillent en sursaut.

un.
deux.
trois.

la gamine s'agace, soupire. chemise dont elle se pare pour dissimuler l'épiderme pâle. ses pas se pressent dans l'allée froide. ses doigts hésitent sur la poignée. elle craint de faire face à hajun. le soulagement n'est que de courte durée quand elle reconnaît celui qui l'a happé des bras de morphée. « junghwa. » la tenue est insolente. la réponse cinglante. la gamine arque un sourcil, surprise de le voir manifester un tel intérêt pour elle. la relation est loin d'être seulement professionnelle. mentor qui fait figure d'un aîné, d'un père. ça la touche d'une certaine manière. « tu ne viens plus, alors je suis venu » stage mis de côté. myocarde bien trop déchiré pour continuer à mener un semblant de vie.

un soupir et puis un pas de côté.

« tu m'en vois flattée. » bras croisés contre sa poitrine. le silence se fait sans qu'elle n'éprouve la moindre gêne. ombre d'un embarras pourtant naissant qui lui fait froncer les sourcils. la gamine aime bien son stage. travailler aux côtés de junghwa et pour lui. « j'ai pas envie d'en parler. » raison qui porte un visage. hye ryung ne veut pas d'excuse et encore moins d'épaule sur laquelle pleurer. elle hausse un peu les épaules, comme pour appuyer sa volonté de ne pas lui révéler la vérité. « tu es venu pour me virer ou pour m'amener de force au bureau ? » iris flamboyants qui se posent sur la silhouette élégante. curiosité qui naît sur son visage.

est-il venu en juge ou en ami ?