Quelque part entre 2008 et 2009.
la corée du sud, une nouvelle terre et un nouveau jeu d'enfant ?

L'homme me regarde d'un air un peu décourager. Il soupire et moi, j'attends. J'attends du haut de mes sept ans ce qu'il a à me dire. Il ouvre la bouche et la referme quelques fois. Il ne sait définitivement pas comment me parler cette fois. Nous attendons donc que ma maman arrive. Le silence est complet jusqu'à ce qu'on entende quelqu'un frapper à la porte. Nos regards se dirigent vers la porte. C'est la secrétaire qui nous annonce que ma mère est enfin là. Il lui dit de la faire entrer. Je me fais petite dans ma chaise. Ai-je peur de ma mère ? Non. Je ne veux simplement pas voir la déception dans son visage. D'ailleurs, je préfère regarder mes ongles et jouer avec elle pendant qu'ils se saluent. « Madame Jeon, je suis vraiment désolé de vous avoir fait venir ici, mais c'est la deuxième fois que Nieve fait mal un autre élève. Je... » Je le coupe. « Ce n'est pas de ma faute. Ils se moquaient de... » Je m'arrête lorsque je vois le regard de ma mère qui montre bien que ce n'est pas comme ça qu'elle m'a élevé. Je baisse la tête et regarde le directeur de l'école. « Je m'excuse. » L'homme ne préfère ne rien me répondre et continue de discuter avec ma mère. « Je me demande quel genre de mesure qu'il faut prendre avec elle. Ce n'est pas une façon de s'intégrer et c'est un comportement inacceptable. Peu importe la raison. » Il est clair. « Il y a toujours moyen de régler ses problèmes autrement. Aller voir un professeur par exemple. » J'avais envie de répondre, mais je n'en fait rien. Je sais que ça serait impolie et que maman sera encore plus déçue de moi. Je reste silence et les écoute parler jusqu'à ce qu'ils décident de mon futur.

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« Je m'excuse de t'avoir fait mal mêm... » Le regard du superviseur m'arrête dans mon élan comme s'il savait ce que j'allais dire. Ben quoi ? C'est vrai. Il l'avait mérité. C'était à lui de ne pas s'attaquer à ma sœur. « Je suis désolé. » L'autre enfant met sa main sur la mienne. « Je te pardonne. » J'étais dégoûté de la façon dont il le disait. Il donne l'impression d'un saint qui m'accorde son pardon. Je lui souris malgré tout et le remercie même si ça sonne très faux. Mais ils devront s'en contenter parce que c'est le mieux que je peux faire. Je n'aime pas mentir, mais l'un des membres de ma famille m'avait expliqué que parfois, on n'avait pas le choix. Tout aurait pu se terminer ainsi, mais le garçon a d'autres plans en tête. 

« Hey ! Nieve. » Il me fait signe d'approcher de sa petite bande d'amis. Je n'ai pas trop envie, mais je ne veux pas être de mauvaise fois et j'approche. « Mes amis ne me croient pas. Tu pourrais t'excuser à nouveau devant eux cette fois ? » Il rit. Ce petit fendant. Je ne trouve pas ça drôle et il continue. Je prends une bonne respiration et tourne les talons pour aller ailleurs dans la cours, mais il continue. Heureusement, un de nos professeures voit ce qu'il se passe et intervient avant que je me jette dessus. Après avoir désamorcé la "bombe", le professeur me prend de côté. « Je sais qu'il te cherche souvent, mais je crois que tu pourrais le battre autrement. » Je penche ma tête sur le côté. Il me pointe le ballon que l'un des enfants de la clique à dans les mains. « J'ai entendu dire que tu n'étais pas mauvaise en sport. » Je lui souris avant de courir vers le garçon que j'avais eu envie de plaquer. « Je peux le redire en face de tes copains, mais pour ça, il faut que tu me battes dans un match. » Je lui pointe le ballon de son ami. « Si JE gagne, tu vas devoir nous laisser tranquille. » Il accepte facilement et bien que le match est serré, j'arrive à gagner.

Ces petits défis me permettent d'avoir ce que je veux autrement. C'est une bonne astuce, mais parfois, les poings restent la meilleure solution. Enfin, pour ceux qui ne comprennent rien.

2014-15
Perdre sa place

Mes amis me regardent d'un air étrange. « Quoi ? On est là pour jouer, non ? » Je fais signe à l'un d'eux de me passer le ballon. « Tu sais Roc... Nieve. » Depuis quand il m'appelle ainsi celui-là ? « Je ne crois pas que tu puisses jouer avec nous maintenant. » Je les regarde à tour de rôle et chacun détourne le regard. « C'est quoi le problème ? Vous me faites des blagues ? » Tous me font signe que non. « C'est que tu vois... Tu es une fille » dit l'un d'eux en se grattant la nuque. « Je l'ai toujours été. » Ce n'était pas une nouveauté pour personne. « Oui, mais... Maintenant, tu vois... Ça se voit. » Il fait une petite gesticulation vers son buste. Je me regarde, donc et c'est là que je comprends. Je les avais complètement oubliées ceux-là. J'ai envie de me cacher sous une roche. « Hummm... » Je laisse un moment de silence. « Vous êtes... Nulles. » Je pars sur ces mots sans en demander plus.

Un mois passe et je me sens de plus en plus dériver. Mes meilleurs amis ne me parlent plus. Ils préfèrent s'éloigner de moi dès qu'ils me voient. Je fais, donc, du sport en solitaire ou je demande à ma famille de participer à mon activité. Mais rapidement, je n'en peu plus. « S'ils ne peuvent pas m'accepter ainsi, je n'ai qu'à devenir l'un d'eux. » C'est avec cette idée en tête, que je me glisse dans la chambre de mon frère pour lui emprunter des vêtements et quelques accessoires. Puis, je retourne dans ma chambre pour tout ajuster. Je me serre même la poitrine, comme l’héroïne de la Chine, avec un long morceau de tissus médical. Une fois prête, je me regarde dans le miroir. « Parfait ! Ils n'y verront que du feu. »

Après être sortie - sans que personne ne remarque mon accoutrement - de la maison, je me dirige vers le skatepark. Je sais qu'ils y sont. C'est toujours ce qu'ils font le samedi après-midi. Ben quoi ? Je faisais partie de la bande. « Hey guys! » J'agis comme si de rien était. Je fais même signe qu'on se fait ensemble quand on se voit. « Quoi de neuf ? » Les regards qui sont sur moi sont remplis de questionnement. J'essaye de faire disparaître le malaise en continuant de parler normalement. Je les invite même à faire des trucs avec moi. Ils finissent par le faire et les choses deviennent plus faciles. Je retrouve ma place et ça me plaît.

Je continue, donc, à m'habiller ainsi. Hors... Après un certain temps, je commence à jalouser, en quelque sorte, mes sœurs qui portent ce qui leur plaisent. Je commence aussi à être tanné de jouer à la cachette ainsi, à me dépêcher de laver les vêtements et les ranger pour que mon frère ne s'en rendre pas compte. Si bien qu'une journée, je m’assois sur le lit de mon frère et regarde les morceaux dans mes mains. Je ne suis pas du genre à craquer. Je vois souvent le positif. Pourtant, je me mets à pleurer. Mes larmes ne passent pas inaperçue. Luna rentre dans la chambre. J’essuie mes larmes. Elle vient s’asseoir près de moi. « Tu sais être perdu, cela arrive à tout le monde. L'important est de le réaliser, d'essayer de trouver où on s'était laissé tombé, d'emprunter un autre chemin... Et de se faire un peu plus confiance. » Je hoche de la tête. Je m'étais effectivement laissé derrière quelque part. Je voulais trop qu'on m'accepte. En faisant une telle chose, je n'étais plus moi. « Tu n'a pas à essayer d'entrer dans un moule. » Je souris. « Être unique... » Ma soeur hoche sa tête en me souriant et me passant une main dans le dos. « Merci » lui dis-je avant de lui faire un câlin.

Je replace, finalement, toutes les choses à leur place. Puis, je m'habille de la façon qui me plaît. Je me sens beaucoup mieux. Je me ressemble plus. Mon sac à la main, je dis à ma mère que je vais jouer au soccer avec mes amis. J'arrive rapidement sur le terrain. « Qu'est-ce que tu fais habiller comme ça ? » Je souris. « J'ai décidé d'être moi. Si vous être trop nulle pour accepter le fait que je sois une fille, ce n'est pas mon problème. Je ne changerais pas pour vous. » Un silence. Ils ne savent pas quoi dire. « Du coup, qui veut être dans mon équipe ? »


2020
Ready? Set? GO!

C'est le moment de vérité. Je suis complètement excité. « Allez ! J'y vais. » Je tape mon identifiant et rendre mon mot de passe par la suite. Je souffle une fois de la bouche et j'appuie sur la touche entré. « Cher Jeon blah blah... Nous sommes heureux de vous annoncer... » Je mets mes bras dans les airs et cris : « Et c'est le but ! » Je me lève de ma chaise et sort de ma chambre. « The Rocket, Jeon Nieve, a marqué le dernier but ! La foule est en délire ! » Ma famille, par cette simple phrase, sait que j'ai été accepté en enseignement. Je fais la vague et demande à ma famille de le faire aussi. Je suis vraiment très heureuse. Tant et si bien que je pourrais le crier sur les toits.

Quelques mois plus tard, c'est le grand départ. Je suis prête à affronter de nouveaux défis et de mordre toujours à grandes dents dans la vie. Je me rends rapidement compte que je suis dans la cours des grands et que je dois tout faire pour ne pas être à l'arrière.