"Votre cataracte s'aggrave... Il faudrait penser sérieusement à vous faire opérer." Hobeom repousse la main du doc et se lève, se rhabillant dans l'optique de sortir. "Et avec quel argent." "Personne ne peut vous aider?" "Non parce que vos médocs sont inefficaces, que je suis devenu alcoolique pour compenser votre incompétence, et les amis ça reste pas quand ça arrive." "Et votre famille?" demande le médecin gêné, voyant son patient se cogner la cuisse dans un des fauteuils présents sur les lieux. Hobeom inspire profondément et regarde dans sa direction. "Vous êtes amnésique ou bien? J'vous répète que ma famille ne veut plus entendre parler de moi depuis tout ça." "C'est dramatique..." Ouais dramatique. Un dramatique qui lui arrache un "kss". Avant de passer la porte sans aucune douceur. Les fêtes de Noel arrivent. Il ne voit quasiment plus la beauté d'un sapin de noel de toute façon, c'est peut-être pas plus mal. Le destin lui fait peut-être une clémence dans ce merdier finalement. Le froid. Brulant. Le col remonté et l'écharpe jusqu'au nez, il enfonce sa tête dans ses épaules et marche le long des trottoirs qui s'enchainent sans importance. Il connait le chemin par cœur jusqu'à sa piaule. Aucune importance non plus de qui il croise. Il s'arrête pour chopper son repas du soir, ce qu'il peut, et une bouteille d'alcool en plus, le plus fort possible, histoire de faire des économies et aussi de se flinguer la douleur et l'esprit avec. Il va encore foirer son semestre si ça continue mais il a l'impression de s'enfoncer toujours plus... et ne sait pas s'il a envie de se raccrocher à quoi que ce soit. Il repousse les autres, a mal, mais s'en convient aussi, provoquant inéluctablement sa chute...sept milliards d'humains et lui, pauvre con au milieu... Autant dire que Dieu il en a rien à foutre. Il s'y est fait. C'est un manque de respect pour ceux qui étaient dans sa vie avant y'a quelques temps, mais ça aussi peut-être qu'il s'en fout. Il ne sait plus trop. Au final, il vient d'où. C'est peut-être le prix à payer pour être né avec une cuillère en or dans la bouche. Un paternel friqué jusqu'à l'os, une mère aimante, tout pour rien, rien que pour lui, aucune sœur, aucun frère qui puisse lui faire de l'ombre. Il n'a jamais manqué de rien, il a toujours été mignon , et les filles n'ont jamais été un problème. Des amis, potes, convoitises, tout ça, il les a vu passé sans aucun soucis, et c'était même presque trop facile.


Et elle fait mal. Il était juste atteint de quelques allergies avec un peu spasme. Mais dans un pays aussi pollué que la Corée du Sud... c'était presque normal. Il a fait partie de club select de l'université de Séoul. Son père a été trés fier de le voir rentré dans ce prestigieux établissement, le digne fils de son père, préposé à un héritage sérieux... Il a appartenu à la première maison de l'université, et il en était aussi fier, menant à bien tout ce qu'on lui confiait et il y était respecté, il était apprécié. Tout le monde aurait voulu sa vie et apparemment, quelqu'un a souhaité l'avoir. En l'espace de six mois tout a capoté sans qu'il ne puisse rien y faire. Des migraines de plus en plus fortes, des contrôles cérébraux et des cachets. Il a décroché son master de justesse, mais il voit sa vie baisser. D'abord des lunettes, mais il se rend compte que quelque chose cloche et son père qui perd patience et qui lui annonce un soir , au hasard sans que Hobeom ne soit visé: "j'aurais pas accepté d'avoir un fils handicapé." Sa mère, elle, elle sait, alors l'échange de regard se fait. Elle n'a jamais eu la main sur le portefeuille familial, ancré dans ce traditionalisme coréen typique de beaucoup de familles riches.
La claque mental pour Hobeom qui ne digère pas. Il connait sa fin, il sait que son père le reniera. Alors il s'enfile un verre d'alcool et se tire de table sans explication. Son père est offusqué, va se prendre la tête avec lui mais il ne lui dira pas le fin mot de l'histoire. Qu'il se le foute au cul l'héritage. Déjà qu'il ne s'entendait pas très bien avec lui depuis quelques mois mais ... ça semble signer l’achèvement. L'année qui suivit vit son déclin violent... les medocs qui marchent pas, les docs qui ne disent pas la même chose, l'alcool qui devient un réconfort et puis la fratrie qui s'inquiéte trop pour lui, lui qui prend ça pour de l'hypocrisie, parce qu'ils se contentent de dire qu'ils sont désolé sans forcément chercher à savoir et il finit par faire un blocage quand un pote lui balance de biais : tu ... c'est pas toi qui a fait ça, rassure moi... t'es jamais sobre en ce moment. A partir de ce moment là... il changea clairement, se renfermant et tout son univers implosa de son propre chef... Quand son père comprit ce que devenait son fils sans même se poser la question , il lui sucra les vivres. Excédé, Hobeom raya toute la bagnole de son père devant son personnel et se tira avec un bon gros fuck poétique. Sa mère pleura longtemps et il ne le pardonne pas non plus. Fils digne , devenu indigne. Fils beau et aimant, devenu con au regard perdu, au visage décomposé et à l'ambition détruite.

❯ Derrière l'écran ; je vous donnerai pas mon numero de carte bancaire parce que... *cherche* j'ai que mon chat à portée de main là tout de suite   mais si vous voulez je vous le donne   bon bah voilà bobbie et je suis vaccinée et majeure (non pas boobies   je suis le petit machin qui était venu vous voir en invité   )

Et le petit bout de code pour le bottin

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