tenderest touch leaves
the darkest of marks

and the kindest of kisses
breaks the hardest of hearts

⠀⠀famille prise pour acquise et chanhee pris au dépourvu quand celle-ci se retrouve brisée du jour au lendemain. personne n'a vu la catastrophe venir — comme les parents n'ont pas vu la voiture qui a percuté la leur de plein fouet. il était en train de nettoyer les restes de sa fête d'anniversaire fêtée la veille quand l'aîné a reçu le coup de fil fatidique. les seize ans ternis à tout jamais, âge censé être décisif et il a choisi le pire pour lui.

⠀⠀il a senti les regards peser sur lui pendant les visites, dans la cour de récré, même lors des funérailles ; les inquiétudes qui se murmuraient dans son dos —  les doutes aussi, parce qu'apparemment il n'était pas assez touché à leur goût. peu de larmes versées, rares même lorsqu'il se retrouvait dans sa chambre, dans cette maison devenue trop grande pour lui et son frère seuls. deuil catatonique, cet état qui a duré jusqu'à devenir habituel. désintérêt prononcé pour son avenir, les objectifs qu'il s'était fixés n'arrivaient plus à le faire avancer — parce que personne ne serait là pour assister à leur réussite. sa stabilité annihilée par l'effondrement de ses plus grands supports, l'anxiété du futur devient écrasante et il croule à son tour sous les débris du garçon plein de vie qu'il était.

⠀⠀la surface placide et immuable est parfois animée d'accès de colère — envers le monde et son injustice, envers ceux qui le prennent en pitié ou tentent de le sortir de sa misère. rage qui culmine quand, à peine six mois après l'événement, l'aîné les emporte vers la capitale, désireux de continuer à assurer son avenir malgré tout. dernier lien avec ce qu'il a perdu lui aussi rompu, alors les cris de protestation s'estompent et il ne reste plus que la rancune silencieuse. un gouffre se creuse entre lui et le reste, chan sans attaches qui craint que les liens l'enserrent pour faire encore plus mal lorsqu'ils se brisent. ses relations ne sont plus qu'artifice, il n'est plus là qu'en surface ; tout de lui se détache de ce monde dans sa quête d'atteindre les étoiles. elles, au moins, seront toujours là.

⠀⠀et comme une anomalie qui perdure là où elle n'a pas sa place le monde tente de l'en faire dégager — c'est plus facile d'accuser le monde, que la responsabilité de sa propre destruction ne se rajoute pas aux poids qui l'entraînent au fond. négliger son éducation n'a pas suffi et chan se fout en l'air lui aussi, au grand dam du frérot qui refuse de le laisser devenir ainsi. dispute après dispute, contrôle beaucoup trop étouffant. la crise d'adolescence s'éternise et les tu devrais penser à ton avenir s'accumulent jusqu'à n'en plus pouvoir. de la fin du lycée jusqu'aux portes de l'armée il fait un grand pas, censé marquer son indépendance mais aussi lui acheter du temps. j'ai pas besoin de toi, sa façon tordue de dire je sais pas ce que je fais, aide-moi.

⠀⠀assigné à la base aérienne de gimhae, c'est pendant son service militaire qu'il a été le plus proche de chez lui depuis l'accident. peut-être que c'est ça qui a inspiré sa diligence. si au début il ne s'efforçait d'avancer que par absence d'un autre choix, il a rapidement commencé à y mettre du sien. l'armée lui a insufflé un sens de la discipline et plus encore : la réalisation que certaines choses méritent qu'on se batte pour. presque transformé à son retour, les fêlures seulement partiellement réparées par les deux années de service, chan se sent prêt à se reprendre en main et repayer sa dette envers son frère. mais l'équilibre qu'il se force à maintenir chancelle et comme s'il était destiné à ne jamais être entier, il se déchire entre l'homme qu'il veut devenir et le gamin qu'il n'a pas eu le temps d'être.

I. extrêmement fier des compétences acquises à l'armée — surtout ses muscles qu'il n'hésite pas à flex dès que l'occasion se présente, mais il risque de les perdre très vite vu son train de vie chaotique et flemmard à souhait.

II. il a souvent du mal à dormir sans écouter des bruits d'océan qui le bercent et lui rappellent son enfance. parfois encore il est pris de cauchemars et passe la nuit sur son téléphone à fumer au lieu de risquer des représailles. ses insomnies et son addiction à la nicotine (et à son téléphone) vont main dans la main.

III. très nostalgique ; peu importe à quel point il tente de grandir, son attachement envers les comics , jeux vidéos et mangas de son enfance reste présent et plus fort que jamais. années de jeunesse souillées par la tragédie, il tente de les revivre coûte que coûte et garde un certain côté enfantin, l'immaturité censée lui faire oublier l'horloge qui tourne.

IV. il a eu accès à l'internet très tôt et a pratiquement grandi sur 9gag (à l'époque où c'était pas encore dég), d'où son bon niveau en langue anglaise dont il ne s'est jamais servi que pour deux choses : glander en cours d'anglais et shitpost à fond. son talent en memes lui aura valu une certaine popularité sur internet, à croire qu'il n'est pas le seul gamin dépressif qui ne sait demander de l'aide qu'en se tournant en ridicule.

V. chan c'est le mec qui rentre chez lui en dernier pendant les soirées, le type un peu relou qui se force à boire même quand il n'en peut plus juste pour se jurer qu'il passe un bon moment. toujours dans l'excès, il ne se laisse ni le moment ni l'énergie de sentir le vide qui le ronge, quitte à s'auto-détruire.

VI. ses relations sont tout aussi dénuées de profondeur que le reste de sa vie ; ses sentiments et pensées un secret bien gardé, refoulé dans des recoins auquel personne n'a accès — pas même lui. il évite les sujets trop personnels et s'énerve rapidement quand on insiste trop ; l'agressivité semble être son mécanisme de défense par défaut et l'humour méchant la seule technique dont il use pour éviter les conversations qui fâchent.

VII. c'est comme ça qu'il érige des murs entre lui et tous les autres, qu'ils ne sachent rien de lui pour qu'il ne sente pas à l'aise au point de s'attacher. la peur de perdre à nouveau le hante et il garde autrui à distance, pourtant c'est cette même peur de l'abandon qui le rend si collant et incapable de réprimer son affection débordante lorsqu'il s'autorise enfin à l'exprimer.

VIII. loin d'être aussi stupide qu'il en a l'air, chan peut faire preuve d'une assiduité inhabituelle lorsqu'il le juge nécessaire. très obstiné et travailleur, il est prêt à se battre pour les choses — et personnes — qui lui tiennent à cœur. cependant l'effort reste conscient et il doit souvent lutter pour se sortir de sa paresse.

IX. sous ses airs de grand garçon indépendant se cache un môme en quête d'affection. toute sa fierté ne saurait dissimuler l'engouement avec lequel il se laisse aller aux attentions dont on le choie. c'est sans doute ce qui causera sa chute, un jour. parfois il suffit de le brosser dans le sens du poil pour le rendre malléable, ainsi il reste en proie aux mauvaises fréquentations qui savent le rassurer.