✘ Chaque foutue romance commence par une histoire d'amour
⫸ Et t'as trouvé ça tout seul du con ?

Cette merveilleuse histoire a commencé alors qu'une femme d'une vingtaine d'années, posa les pieds sur la Terre de ses ancêtres. Lorsqu'un jeune col blanc en début de carrière, vivait son premier voyage d'affaire. Lorsqu'un aéroport bondé d'une capitale puissante, s'éveillait. Yue Lawrence, avait toujours rêvé de partir à la découverte de son histoire, retrouver ses parents biologiques, sans doute encore en Chine, elle avait travaillé avec acharnement son chinois, elle qui depuis toujours, avait vécu dans l'Orégon. Liang Ping, lui, suivait de près son patron et mentor de près, le visage baissé, ne cherchant même pas à découvrir la grandeur du bâtiment, ni même à occuper son temps avant le grand départ. Tous deux, cet homme, et cette femme, obnubilés par leurs objectifs respectifs, ne se doutaient pas un seul instant que c'était ici, que commençait la plus grande aventure de leur vie, la plus grande histoire jamais créait pour lui, pour elle, pour eux.
"PING PING " La voix nasillarde de Monsieur Chang résonna au dessus de toutes les autres. Petit de taille, mais puissant, d'une position sociale certaine, il était de ceux devant lequel les courbettes étaient de mise. Aussi, l'écorchement de son prénom, bien qu'irritant, ne fut pas relevé par le jeune chinois qui attendait les ordres. "Trois cafés, avec des touillettes" S'il avait pu alors s'enfoncer encore plus dans le sol, Liang Ping l'aurait fait, mais le petit homme, impatient, commençait déjà à pester, grommelant entre ses dents que ce genre d'incapable devrait se suicider, laisser l'avenir de la Chine aux hommes forts, disparaître. ( OH L'ABUS DE OUF ! NON MAIS C'EST TROP ABUSE ) Tu peux fermer ta gueule steuplait ?! MERCI ! Bon... j'en étais où... ah oui... Et alors qu'il prenait ses jambes à son coup, le jeune homme se dirigea alors vers sa destinée, la peur au ventre. Yue quant à elle, semblait perdue, au milieu d'une foule pressée, ne prenant pas en compte sa détresse, elle commençait déjà à regretter. Mais alors que son regard inquiet se promenait vaguement sur les gens qui se hâtaient, un homme, attira son attention, son lacet défait lui avait coûté son équilibre, et, à terre désormais, il hurlait. Sa détresse semblant si grande, la toucha, un sourire se dessinant sur le recoin de ses lèvres, timide. Elle s'avança lentement, et d'un chinois fébrile le salua en lui tendant la main. Le jeune homme l'agrippa alors, planta son regard dans le sien. Le lien se créait. Un sourire apaisé apparaissant sur son visage, il semblait satisfait. Et alors qu'il se remit en route vers ses cafés, Liang Ping ne put s'empêcher de demander à la jeune femme de l'accompagner, car bien que pressé, il souhaitait lui rendre la pareille, l'aider, la voyant manifestement perdue. Elle lui raconta son histoire, son but, il lui répondit la sienne, et alors que les cafés arrivaient, il lui proposa alors de l'aider lorsqu'il rentrerait, Yue avait alors souri, lui avait donné le numéro de son hôtel, son prénom, et nom, avant de le laisser partir vers son bourreau.... A bien des égards, il ne s'agissait là que d'une histoire de gentillesse banale, et pourtant... Même lorsque les recherches prirent fin, suite à un manque de renseignement, et d'avancée, les deux jeunes gens décidèrent de ne pas se séparer ainsi, profitant des derniers jours de Yue en Chine pour la lui faire visiter... Et Yue, venue à la recherche de son histoire passée, avait par mésaventure, rencontré, la personne primordiale à son futur...

-Putain mais comment t'es pompeuse quand tu racontes un truc Dydy ! C'est ouf ça !
- Vas y c'est bon tu soûles toi aussi !
- C'est bon c'est moi qui raconte maintenant !

Ping Pong, quelques temps après le départ de Yue, se rendit compte qu'il avait grave le seum, il se sentait seul, voire trop, au point de se demander si par hasard, il était pas entrain de passer à côté d'un truc de malade, alors sans vraiment faire gaffe aux commodités et tout, ben ce con il a pris l'avion et il est parti voir la meuf, de là, il lui a demandé "Hé meuf tu m'kiff ou bien ?" (COMMENT IL A TROP PAS DIT ÇA ) Ouais non, en fait il avait dit un truc du genre "Bonjour Yue, je n'ai pas pu venir avant, mais j'aurai dû, voudrais-tu m'aimer ?" Et même si la déclaration était relou de ouf, la go, bah elle ressentait la même chose putain, le coup de foudre, alors elle lui a dit genre qu'elle le kiffait trop et tout. ET PUIS ILS ON KEN !

- FELIX T'ABUSES !

✘ Parce qu'ils s'aimaient, ils ont unis leurs vies pour l'éternité
⫸ Et une connasse est née

Ok, j'ai promis de raconter les choses convenablement, aussi, je vais tenter de ne pas trop m'emporter, encore désolé. (Tu t'étais pas excusé abruti)
C'était lors d'une journée printanière que Liang Ping et Yue avaient choisi d'unir leurs destinées pour n'en former qu'une seule et unique, qu'il partageraient jusqu'à la mort.  La cérémonie, assez modeste, par un budget restreint dû aux multiples billets d'avion à envoyer en Chine, n'en fut pas moins idyllique, la beauté des sentiments emportant sur tout le reste. Liang Ping, bien que réticent à l'idée de vivre éternellement dans un Pays auquel il n'avait jamais eu la moindre tendresse, faisait le sacrifice pour celle qu'il aimait à en perdre haleine. Yue, quant à elle était alors certaine d'un avenir empli d'amour et de sérénité. Elle savait qu'il était le bon, celui qui resterait auprès d'elle sans jamais éprouver l'envie de s'enfuir, de la faire souffrir...

Il ne fallut qu'un mois de mariage pour que Yue n'annonce à son nouvel époux sa grossesse, ravi, il s'était alors empressé d'annoncer la nouvelle à ses proches, qui s'empressèrent de demander un rapport détaillé de l'évolution du nourrisson, qui n'était alors qu'un tout petit têtard difforme. Les mois passèrent, et le ventre de Yue s'arrondissait, elle ne cessait de caresser son ventre avec fierté et amour, la grossesse lui réussissait. Liang Ping, quant à lui, ne pouvait s'empêcher d'hurler sa gratitude d'avoir réussi à concevoir un fils. Grande fierté pour les chinois que d'avoir un garçon dès le premier enfant. Le couple, pendant les mois suivants, s'étaient battus par rapport à tout ce qui le concernait. La chambre, l'éducation, le prénom... Et ce n'est qu'au bord de l'accouchement qu'ils prirent enfin une décision. Dylan. Il s’appellerait Dylan. Mais quelle déception pour Liang Ping, lui qui attendait un bonhomme, lui qui avait la conviction d'avoir engendré le bon sexe. Quelle déception de recevoir dans ses bras, un nourrisson dépourvu de gourdin. (FELIX) Oui pardon ! Dépourvu de pénis... Le couple attendit d'être seul, afin de pouvoir enfin communiquer sans avoir peur d'être jugé, qu'allaient ils bien pouvoir faire ? Neuf mois pour pouvoir choisir un prénom, ils n'allaient décidément pas repartir en guerre afin d'en choisir un féminin ?! Il fut alors décidé que rien ne changerait. Dylan serait donc Dylan quand même...

Dylan ne fut pas une déception, loin de là même, intelligente dès ses premiers mois, curieuse, et souriante, elle promettait un avenir d'exception et de sagesse. Le couple Cho décidèrent alors de retenter le coup, voir naître un garçon, pour l'égo de Liang Ping, pour lui qui avait déjà tant abandonné. Mais peut-être finalement, qu'ils n'auraient pas dû, s'empêcher cela, pour le bien du couple, la tranquillité de Dylan, la paix du quartier... Ouais... sûrement.

✘ Adieu la tranquillité
⫸ Parce qu'un bouffon est arrivé

Je ne saurais dire exactement, où est-ce que l'histoire a commencé à merder, mais si je devais choisir, je pense que ce serait à ma naissance. Durant les neuf mois de grossesse de ma mère, tout se passa pour le mieux, je ne lui avais causé ni vertiges, ni nausées, ni coups de pieds insupportables, je me souviens qu'elle me racontait souvent, que parfois elle s'inquiétait que je ne sois pas plus éveillé, que si elle avait su, elle aurait préféré que je reste ainsi pour toujours. Sa pensée vis à vis de ce manque de vitalité était simple, je me réservais pour plus tard. Bref, y'avait de l'idée ! Mon père, lui, me répétait souvent que finalement, j'aurai mieux fait de jamais sortir. Et puis est venu la FAMEUSE journée des deux semaines avant l'accouchement. Mon père s'était levé tard ce matin là, je ne sais plus vraiment pourquoi, il m'avait dit la raison une fois, mais ça n'avait été qu'un détail sans importance pour moi. Alors bah, j'ai oublié. Mais le fait est qu'il était pressé, alors il a pas bien fait gaffe. Il n'avait pas fait attention au chat Felix, qui dormait sur la roue de la voiture. Il avait démarré en enclenchant la marche arrière. Couic le chat. Ma mère était dévastée, pleurant jour et nuit, impossible à consoler. Dylan avait bien essayé de lui offrir sa peluche en forme de chat mais rien y faisait, elle était toujours triste. Alors le jour de ma naissance, mon père, pour tenter de lui faire plaisir, ajouta un prénom supplémentaire à mon prénom qui en comportait déjà deux en un. Autant vous dire la vérité, mais ma mère avait pas trop kiffé sur le coup. Elle qui voulait qu'on m'appelle Angus pour le chanteur d'ACDC qu'elle aimait tant, elle se retrouvait avec un fils au prénom sans fin, et dont la première partie était celle d'un chat que son mari avait zigouillé. Bonjour l'angoisse en vrai...

Au début de ma vie, ça allait, parce que je ne faisais que dormir et manger, mes parents et ma sœur s'occupaient de moi comme ça j'avais été une sorte de tamagoshi, où un chien. Mais la vie s'est ensuite corsée. Enfant turbulent, bien trop énergique, trop bavard, j'étais de ces enfants chiants interprétables et fatiguants. Au début, il s'était dit que ça se tasserait avec le temps, que je deviendrais sage en entrant à l'école, que tout serait épuisant là bas, que je serais mort en rentrant à la maison. Mais quelle naïveté, pour tout avouer, ce fut bien pire, car là bas, j'ai rencontré mes premiers potes, mes premiers bro'. Une amitié solide, qui a vraiment terminé le fuck de la chose. Les quatre cent coups, les bêtises à n'en plus finir, les punitions, les menaces, les premiers cris de souffrances ultimes après une fessée bien placée. Le début de la décadence d'une famille qui partait pourtant si bien.

C'est à ma première année primaire que j'ai vite su que je n'aimais pas trop en faire, pas trop me prendre le chou pour apprendre en classe, pour m'attarder à tenter de faire les choses bien, parce que j'étais beaucoup trop occupé à suivre ma sœur partout, pot de colle que j'étais. C'était mignon au début, mais à force, elle était grave soûlée, compréhensible aussi, personne n'a envie de voir son petit frère ou petite sœur squatter toute la journée et demander de l'attention alors que tout ce qu'on veut, c'est notre liberté... Et aussi parce que j'avais compris que mon cerveau fonctionnait plutôt bien, un peu trop bien, même, mais franchement y'a pas de quoi se vanter au final, parce que même avec une tête bien faite de nature, on a rien sans rien seulement, ça, j'allais l'apprendre plus tard.


Un an plus tard, on a déménagé. Pas le déménagement commun d'une rue à l'autre, ou même pour aller en province non ! Mais vraiment ailleurs quoi, à Toronto. Alors ouais, là, c'était vraiment le début de la fin, mes parents au début, paraissaient heureux, même si pour Dylan et moi, l'intégration était assez compliquée. On parlait pas la langue, c'était la première fois qu'on voyait des gens qui n'étaient pas naturellement bridés ou avec des cheveux noirs. Bref, catastrophe. Mais comme toute chose, on s'y habitue et, il ne fallut pas moins d'un an pour que l'on puisse considérer les canadiens comme de vraies personnes et non des aliens. Par contre l'accent, on s'y est jamais faits. (Et c'est toi avec ton accent d'chinois qui parle ?) Ahem, ouais bon, alors, il y a eu un truc qui s'est pas passé comme prévu, genre un truc qui avait grave merdé. (Oui toi) Oui, mais ça du coup, c'est dans la prochaine partie !

✘ Parce que c'est maintenant que tout commence
⫸ Et qu'on a découvert que papa était raciste

Effectivement, je crois que c'est à partir du moment où j'ai commencé à traîner avec un mec du quartier,  à mon adolescence, que tout a basculé. Pour être franc, au début, avec mon meilleur pote, on se voyait comme ça, rien d'exceptionnel au fond. Et puis au fil du temps, on a réellement sympathisé, on est devenus vraiment potes, on partageait tout. Enfin, presque tout. J'ai commencé à sécher certains cours pour pouvoir passer du temps avec lui, puis, c'était pas comme si c'était bien grave, je me maintenais au niveau, et même si je n'avais pas non plus un dossier irréprochable, mon avenir ne risquait pas d'en pâtir.... pas vrai ? Mais j'avais quatorze ans, alors l'avenir, il était loin...

Et donc, ben voilà, on en revient à cette histoire de cerveau bad ass. Ben ouais, ça a pas suffit. Je me maintenais à la moyenne, mais pas plus, ce qui était, on va dire, décevant. Décevant par rapport à plusieurs points, premièrement pour ma vie future, évidence même, par rapport à la fierté de mes parents qui jusqu'alors, vouaient une confiance totale en mes capacités. Je faisais baisser le niveau de la famille, car Dylan, elle, était restée au top niveau. Mon père avait placé mon échec sur le dos de la communauté ambiante, à savoir, les canadiens, comme s'ils avaient été responsable de la déchéance chinoise... pour ne pas dire la mienne.

Alors voilà, j'ai lentement glissé dans l'âge des bêtises, l'âge où l'on se sent tout puissant, invincible, intouchable. Avec mon pote, on a commencé à faire des bêtises sans gravité, et plus on grandissait, plus notre petite bande se formait, et plus on évoluait. Pas forcément en bien, mais pour nous, rien de bien méchant. On était juste des jeunes quoi. Cependant, j'avais cette petite voix dans ma tête, me répétant souvent un truc du genre, que dirais ta mère ? Alors, comme pour m'apaiser, pour minimiser mes actes, je faisais le guet, parfois bien, parfois mal, mais tous dans la même galère, si l'un de nous se faisait attraper, je me rendais, hors de question de filer.  Ma personnalité était entrain de se forger, je m'étais assez occidentalisé, autant au niveau vestimentaire qu'intellectuellement, aussi, je n'arrivais plus à supporter les limites de l'éducation traditionnelle chinoise. Mon père est devenu un peu taré, il a commencé à voir le mal partout, il a paniqué. Rejetant souvent mon complice et les autres, ne voulant plus de ça chez lui. Heureusement que les fenêtres existent. Le bonheur de ma mère, en a également pâti. Les disputes à répétition entre mon père et moi, elle avait et a encore du mal à supporter, même si elle fait genre de s'être habituer. Moi je sais, au fond, que son cœur se serre toujours. Et mon père lui, trouve toujours un moyen de gueuler, c'est paradoxal parce qu'en vrai, on s'entend bien par moment, et d'un coup ça pète. Pareil pour Dylan, elle dit me haïr, qu'il aurait mieux valut que maman avorte, mais elle m'aime, on se taquine, on s'chamaille, mais elle est toujours là, elle prend du temps pour moi.  Alors comment voulez-vous que MOI, j'arrête d'être optimiste, en sachant tout cela ? Comment voulez-vous que rien ne fonctionne dans cette putain de vie ? J'suis le roi du monde et c'est ainsi ! Un sale gosse peut-être, mais un sale gosse de génie. Ah oui, pour faire plaisir à ma mère, on a adopté un chien qui s'appelle Nem, voilà. Mais ce chien c'est vraiment un connard, on dirait qu'il est tout le temps en chaleur à se frotter contre les jambes des gens et tout... (Arrête et continue l'histoire là)

Oui bon alors, il était tellement vénère que finalement, quand on est sortis du lycée Dylan et moi, il a voulu qu'on se tire de ce Pays de cinglés, et puis, ma mère commençait réellement à avoir le mal du Pays, elle voulait retrouver ses parents, sa famille quoi. Alors on a tout quitté, pour revenir à Séoul, et vous retrouver tous, vous qui nous avez tant manqué !

Tout ça pour dire, que notre histoire, à nous, les Cho, est unique en son genre, qu'on est quand même une famille tarée à bien des égares. Ben c'est vrai ?! D'où on a vu un putain de chinois venant de Chine raciste envers des américains qui vient vivre en Amérique ? C'est complètement con quand même ! (Mais ferme là putain fais les choses bien !)

Ouais ok, bon... Discours terminé ! Chère famille et amis de la famille, levez vos verres à la santé de ce couple FORMIDABLE ! Maman, Ping Pong, , bon anniversaire de mariage, et surtout, niquez-vous !

- FELIX SÉRIEUX MAINTENANT TU FAIS CHIER, J'VAIS T'GOUMER