I. longtemps réservée et solitaire, jia exhale aujourd’hui une affabilité sincère. c’est devant l’objectif d’une caméra que s'est révélé un tout autre visage : la gamine devenue sociable et aventurière, de cette belle témérité ne saurait plus être dissociée. pourtant demeure une fâcheuse tendance à se renfermer ! dans les ombres du soir gamine se repaît à broyer du noir.

II. ((identité verseau)) anarchie ! une tête bien pleine qui jamais ne sommeille… idées-frénésies et si loin va l’esprit ! son intelligence se manifeste dans sa créativité, touche-à-tout si curieuse qu’elle peine à mener à bout ses projets. jia est, à l’image de son signe, sa propre antagoniste ; si prompte à la tolérance qu’elle ne supporte pas ceux qui s’y opposent.

III. paradoxe d’une âme égarée -- perdue entre son âme d’enfant et ses envies adultes, jia cache un cœur ((trop)) grand derrière toutes ses maladresses. difficile de percevoir l'appel au secours derrière le sourire de velours... son cruel manque d'assurance, malgré les airs qu'elle se donne, la pousse à se comparer à autrui. elle est seule ! si seule ! terrorisée à l’idée de ne jamais être véritablement appréciée.

IV. ce fut d’abord un moyen de pallier la solitude qui la rongeait ; les vidéos postées sans la moindre ambition, comme les pages volantes d’un journal intime. les formats sont divers : entre les vlogs ponctués d’humour, des courts-métrages, des let’s play, des sessions dessin, des hauls, des pranks… parfois jia pousse la chansonnette sans prétention, danse au milieu de sa chambre comme s’il n’y avait personne pour l’y voir -- youtube est un échappatoire.

V. toujours, ce besoin d'impressionner ((comme craignant qu’on l’oublie)). jia n’hésite pas à porter des vêtements colorés, dans un style soft et apprêté. les vidéos orientées sur la mode se multiplient, plus pour trouver une forme de validation auprès de ses abonnés que pour réellement les inspirer. par peur du jugement extérieur elle s'obstine à se ridiculiser, surjoue sans pitié derrière l'objectif : second degré surexploité comme une carapace. et les moqueries glissent, puis s'effacent.

VI. peu le savent : l’amour est pour jia un sujet périlleux. vision tantôt naïve, tantôt pessimiste, il y a au fond cette peur immense de livrer les armes qui pourront la blesser. la jeune fille a beau rêver tenir une main, elle préfère à toute relation la douceur de l'admiration ((sans borne)) que voue son cœur enfantin aux garçons de son âge. mais le temps passe ! et l'envie de se brûler les lèvres à celles de quelqu'un la démange.

VII. serpent enroule, enserre, étouffe. au lycée, jia n’était plus qu’ana : nausées, vertiges, mensonges à s’y noyer. guettant l'aiguille de la balance, épuisant son corps, et dans cette agonie le miroir est fallacieux... perlent les larmes lorsqu'un reflet se profile. aujourd’hui sa santé est instable ; fragilisée dans ce corps malaimé, vulnérable dans cet esprit trompé, elle porte les séquelles d’une anorexie passée.

VIII. à la même époque, jia met un terme aux cours de patinage artistique qu'elle suit depuis le collège, car son corps ne tient plus les entraînements. la césure s'est achevée à l'université ; reprise difficile mais jia ne peut plus se priver. une chatte noire devient compagnie rassurante, cadeau d’une mère qui s’inquiète pour répondre au besoin d'une présence constante qu’elle devine chez la cadette.

IX. amour conflictuel porté à son aînée, à qui tout semble sourire -- lian est dans son cœur boursouflé d'envie davantage une concurrente qu'une sœur aimante. pourtant celle-ci essaye ((tant bien que mal)) de raviver le souvenir des enfants qu'elles étaient... en vain ! jia lui reproche les attentes dont leurs parents l'étouffe, repousse sciemment une amitié salvatrice au profit d'une illusion compétitrice.

X. horreur ! à l'issue de sa première année en kinésithérapie, petite jia a redoublé ! les reproches sont sévères, et la jeune fille se voit contrainte de retenter sa chance sous l'œil délateur d'un cerbère attitré. mais jia se voit plutôt vivre de ses passions, à l'image de son cousin han gyeol, et cherche auprès de lui une validation qu'il ne lui accorde pas.