(( just the way that you were calling my name )) beauté inachevée d'un garçon qui n'a pas su se trouver en entier. keiji, qui s'inscrit dans les esprits ; mais même les syllabes se savent pas réellement comment résonner. parfois un peu faux, parfois bien trop belles pour appartenir à la réalité. kei, c'est ce garçon qu'on n'attend pas à la discrétion qui fait qu'on remarque peu, pourtant il a le regard qui parle tellement, peut-être même trop, qu'on ne comprend que trop tard ce qu'il signifie réellement. kei, c'est ce gamin aux émotions qui le rattrapent bien trop rapidement. fantaisiste de la nuit et capricieux envers le soleil, il s'exprime d'un langage qui dépasse les sons. et ils résonnent lorsqu'on s'y attend le moins, fils d'un ciel lunatique et orageux. kei est triste. kei est heureux. kei est lui ; kei il vit. sans ne jamais questionner les étoiles, parce qu'elles brillent trop fort. trop fort.
et elles sont inatteignables.

(( i know you wanna go to heaven but you're human tonight )) il était beau, dans le noir, les joues rosies par le froid mais l'esprit encore emplit d'espoir. il était beau, kei. il était roi.
roi d'un monde qui n'a pas su l’accueillir, ou peut-être que c'est lui qui n'a pas pu y trouver sa place. pourtant, il pensait ses rêves immuables, l'enfant ; prunelles éclairées par ce frère qui y prenait toute la place, presque aveugle d'un succès que l'aîné ne trouvera jamais. c'est qu'il pensait y arriver, lui aussi, devenir champion et faire briller un nom qui n'avait encore jamais été doré. mais le frère a échoué, et lui, il n'a plus envie d'essayer. sourire qui s'est effacé avec les années, lui qui pourtant illuminait les cieux durant les premières années. il a bien changé, le gamin. il a abandonné un rêve pour ne pas se briser. des regrets plutôt que des remords.
et dites adieu à ses ailes faites d'or.

(( rise above the light )) et malgré les  vestiges d'un rêve qui n'est plus, il n'a pas pu se résilier à entièrement l'abandonner. parce que l'amour du ballon est toujours là, même jusqu'à s'en abîmer les phalanges et le coeur, parfois. et il joue, kei, parce qu'il ne sait plus que faire ça. depuis l'enfance, à travers l'adolescence ; le terrain a forgé un fragment de qui il est, quelque part. la colère d'échouer, de ne pas être assez. mais il a peur de décevoir, kei, alors peut-être que ça le pousse à être un brin nonchalant. parce que si lui-même ne croit pas en lui, qui le fera ? il n'y croit plus, elle n'essaye plus, et là voilà, surement, la tragédie.
il ne tente plus. pour ne pas tomber. parce qu'il a peur de ne pas être capable de se relever. de s'envoler.
il reste au sol pour ne pas brûler ces ailes qui n'ont jamais été achevées.

(( imagine a world like that ))mais de l’espoir, il en existe encore quelque part ; et si ce n'est en lui, c'est près du coeur qu'il survit. depuis les premiers pas. comme un deuxième frère que la vie ne lui aurait pas donné, soren qui illumine une âme un peu affaiblie. et les tourments ont été comptés, en corée comme sur le sol japonais : voyages les cinq premières années jusqu'au pays où les racines sont partagées pour ne jamais être trop séparés, puis le cousin est finalement venu jusqu'à lui. et keiji, il a fini par accueillir les rires comme les cris. famille brisée devant ses yeux à l'impuissance presque déraisonnée. il n'a fait qu'écouter silencieusement, mais les yeux, une fois de plus, ont parlé quand il n'avait pas les mots qu'il fallait. sauver un gamin d'une tristesse qui n'en finissait plus.
parce que lui aussi, il la connait. il aussi, tente chaque seconde de s'en délivrer.
de vivre. liberté.