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M O O D B O A R D

I've been caught up in the moment
I've been moving state to state
I'm not sure what's heavier
What's on my mind or on my plate
But we gonna be okay
Yeah, we gonna be okay
I still care about being loyal and I always paid a price
I won't let 'em take advantage cause I'm way too fucking nice
No way
Enough is enough
I've had enough

I. Enfant venue au monde bien trop tôt. Une mère bien trop jeune qui n'était pas prête à prendre une telle responsabilité. Un père parti a peine le mot grossesse entendu. Tu n’étais qu’un poids bien avant quand tu viennes au monde. Ta survie, tu le dois à ta grand-mère et ta tante pour les premiers mois de ta vie. Ta mère était bien trop préoccupée à profiter encore de son adolescence. De l’amour, tu n’en as jamais reçu. On t’a méprisé, rappeler un nombre incalculable de fois que tu n’étais qu’une erreur de la nature. Tu as fini par y croire, jusqu’à aujourd’hui, tu y crois. Échapper à son passé n’a jamais été chose une chose aisée. Ta mère a du faire face à ses responsabilités alors que tu soufflais ta cinquième bougie. Majeure, sa soeur jugée qu'il était temps pour ta mère de jouer son rôle. Un bon moyen de te rappeler à quel point l’attention qu’elle te portait n’était que haine et dégoût. Ton frêle, petit corps continue en porter les marques. Malgré tout, tu t’accrochais une mère, on en a qu’une. Ces pensées te faisait rire… Au fond, tu savais que tu n’as jamais eu de vraie maman… Mais tu t’étais ancrée à cet espoir…

II. Avant même que tu découvres le plaisir charnel toi-même, tu avais vu bien des hommes défiler chez toi, mais dans les bras de ta génitrice. Elle n’était pas réputée pour avoir de bon goût concernant la gent masculine. Pourtant, à peine ta sixième année entamée, il y en un a qui fit la différence, promettant monts et merveilles à ta mère. Une ombre au tableau. « je ne veux pas de gosse » ont été les paroles qu'il prononçait et scellait ton destin. Il n’a pas fallu bien longtemps à ta mère pour choisir en t’abandonnant au pas de cette bâtisse, n’ayant il semblerait aucun regret, et ce malgré les pleurs et cris incessant… Une fois adultes, tu as vite compris que la gosse dont il ne voulait pas, c’était toi… Il vivait en harmonie dans leur maison, a trois… Comme si tu n’avais jamais existé. Tu maudissais ta mère, tu maudissais son mari et encore plus leur gosse. Tu meurs d’envie de débarquer et briser ce cadre si parfait, cependant, tu vivais toujours dans cette crainte de souffrir toujours plus.

III. Des enfants non désirés ou privés de parents parmi tant d’autres, vous étiez tous mélangés. Pourtant, des petites blondes ont su gagner ton coeur. Tantôt arrivé avant toi, parfois après… Toi qui n’as jamais connu la chaleur d’un véritable foyer, tu l’as finalement découvert en prenant sous ton aile ces quatre enfants. Tu ne comptais plus le nombre de fois où tu as été punie pour avoir frappé un autre gosse qui a touché et fait pleurer un de tes “petits” comme tu aimais tant dire, ou alors quand tu allais voler des sucreries pour les partager avec eux… Tu le faisais sans regrets. Ils étaient tes frères et soeurs. Ton indiscipline était la raison pour laquelle tu ne fus jamais adoptée d’après les dires de la directrice. Mais ca t’allait au fond, tu restais auprès de personnes qui t’aimaient sincèrement. Alors c’est sûr que les jours de tes 18 ans, te retrouver a nouveau seule te faisait peur… Mais bien plus de les laisser derrière toi. Tu as toujours tout fais pour garder le plus de contact avec eux. Mais la dure vie d’adulte te mettait souvent des bâtons dans les roues pour passer autant de temps avec qu’eux qu’à l’époque. Heureusement qu'aujourd'hui vous vous voyez un peu plus, mais jamais assez pour toi.

IV. Seule, tu as longtemps vécu de petits forfaits… Principalement du vol. Parfois douée, parfois non. Tu as dû user parfois de tous tes atouts que la nature t’as donné pour espérer que les victimes n’aille pas plus loin que des avertissements. Tu as dû aussi enchaîner d'innombrable petits boulots, qui te menait a la découverte de la capitale nocturne. Un moyen de se faire de l’argent rapidement. Ta beauté t’ouvrait de nouvelles portes que tu ne souhaitais en aucun cas refermer. D'hôtesses durant quelques mois, tu as augmenté la cadence en devenant sugar baby. Vendre tes charmes pour des dîners, des bijoux… En fait, tout simplement de l’argent pour financer tes études pour quelque chose de prometteurs à l’avenir. Tu rêvais de travailler avec les enfants, voire même d’être professeur.  

V. Ironiquement, si tu voulais évoluer et contribuer dans la vie de petites filles et de petits garçons, tu ne souhaitais pas avoir d’enfants. Aux vues ce que tu as vu autour de toi, tu as cette hantise d’être une mauvaise mère (et tu en es même persuadée d’en être une vue ton train de vie.) et de toi aussi voir un enfant comme un poids et une contrainte. De plus, avec ta maladie, tu sais que ce sera toi qui deviendrais un poids pour cet enfant qui n’a rien demandé. Tu t’es refusée de redevenir cette personne...

VI. Visage de poupée, tu savais que plus d’une femme pouvait l’envier, que les fantasmes les plus tordus des hommes pouvaient traverser leur esprit rien qu"a sa vue. Pourtant, tu le détestes. Le miroir te renvoyait sans cesse son visage. Tu t’es mis a détesté ce que tu étais. Tu voulais le malmener de n’importe quelle façon. De l’intérieur, il subissait les ravages de l’alcool, la poudreuse te permettait d’oublier la douleur de ton dos à supporter ce bagage émotionnel et surtout physique. Cette peau laiteuse parfois parsemée d'ecchymose que tu tentes de camoufler à travers une tonne de fond de teint, tombant sur des hommes un peu trop… Passionnée ? Du moins, c’est l'éloquence que tu utilises pour embellir la vérité. Cette vérité a laquelle tu as réduit ce même corps à l'esclavage, pour le bon plaisir des autres hommes et femmes, simplement pour survivre dans cette jungle.

VII. Rétinite pigmentaire… Ces deux mots qui ont chamboulé en un claquement de doigts ta vie. Tu étais sourde face aux explications du médecin. Tout ce que tu avais compris, c’est que tu perdais de plus en plus la vue, que la cécité te guettait bientôt. D'ici 5 ans, peut-être 10… Le médecin tentait en vain de te rassurer. Tes rêves disparus rapidement… A quoi bon continuer quand on sait que tu seras un handicap à toi seul. Cette maladie a été la raison directe pour abandonner tes études à ta troisième année, en proie au désespoir. Tu essayes tant bien que de le cacher ; peut-être plus à toi qu'à tes proches. Ces lunettes que tu es obligée de porter parfois, cachées au fond de ton sac. Tu préférais les oublier, ca te permettait d'oublier ta maladie. Tu t'entraînes a évoluer dans le noir… Tu t’es vite rendue compte que cela te faisait plus peur qu’autre chose, tu n’étais pas encore prête a faire face à cette éventualité. Tu as rapidement compris que définitivement ton corps ne t’appartenait plus.

VIII. Danseuse exceptionnelle, tu as été autre fois au sein d'un groupe de danseurs. Rien de bien glorieux. Un groupe de danse, loin des paillettes, préférant pratiquer par passion. Hélas, cela n'a pas duré bien longtemps. Divergence au sein du groupe, des caractères qui ne s'emboîtaient pas… Difficile d'aller loin. Tu as changé de passion depuis le temps, passant des pistes de danse improviser à des rings de kickboxing pour essayer de canaliser ta colère. Mais tu n'oublies pas pour autant ton premier amour, transformant parfois ton appartement en studio improvisé.

IX. Xue (à prononcer shué), signifiant neige en chinois. Petit chat blanc abandonner au cœur de la ville. Il était comme toi… Non désiré, rejeté par tous et seul. Tu lui as donnais à manger une fois… Puis deux… Au bout d'un moment tu trouvais ça plus simple de lui fournir une pension dans ta maison. Il est aussi fidèle que peut l'être une boule de poil toujours près de toi. C'est l'une des plus belles choses que tu as faite et qui te rend fière.

X. En dehors de certaines séances de shopping et de magouille, tu tues ton ennui derrière beaucoup de MMO ou de FPS. Ton jeu préféré ? Overwatch, ne jurant que par la petite Mei et l’unique Sombra. Il lui arrive de jouer souvent avec le roi de carreaux en ligne pour lui expliquer la vie. En mauvaise perdante, il t’arrive souvent de perdre aussi les pédales. Trop compétitive oblige.