il a le regard insolent, sora, aussi profond qu'une abysse à la crevasse immuable, il est le fils d'autant de mœurs de que de fortune. enfant du ciel, enfant de ses étoiles ; c'est que le garçon, il en a prit le nom si ce n'est l'ambition. et si lui, il brille comme un soleil qui ne trouverait pas de nuit, c'est peut-être bien kiha qui y vit sans répit, dans obscurité inépuisable. frères de mondes contraires, c'est pourtant avec lui seul qu'il se voit avancer, sora, gamins à la complicité qu'on ne témoigne que peu. ils ont grandit les phalanges accrochées au ciel, doigts d'argents qui ne se séparaient que rarement ; c'était presque trop parfait pour que ça tienne bien longtemps.

parce que l'enfance a été douce ; gamins a qui on a tout offert, le bonheur et l'amour pour se racheter de secrets trop lourd à porter. c'est qu'ils n'ont jamais manqué de rien, malgré l'argent qui, parfois, ne suffisait pas à acheter la compassion de ces enfants. et peu importe, parce qu'il l'avait lui, dans sa vie, et qu'à ses côtés, rien ne semblait bien impossible. alors sora, il a grandit sans peur, pas même lorsque les sentiments se sont faits incertains, que les regards se baladaient sur bien trop de silhouettes, même celles qu'il  n'aurait jamais du rencontrer aux détours des couloirs du lycée. un brin maladroit mais toujours juste et véritable, il aime presque trop innocemment, sora ; le coeur malmené mais l'esprit toujours à même à guérir des péchés qu'on lui supplicie. il n'a pas peur, la voilà la grande vérité, malgré une bonté qui ferait pleurer le ciel tant quelle semble dérisoire dans ce monde emplit de noir.

sora est bon.  
sora est juste.
mais sora, il ne sait jamais quand s'arrêter.

justicier qui ne trouvera jamais personne à sauver ; ou peut-être bien qu'il faudrait qu'il se délivre lui-même de rêves sans espoirs, ceux de sauver un monde qui n'en possède plus ;  car si l'optimisme réside quelque part, ce n'est qu'en lui seul. juste lui. et peut-être bien que c'est ici que tout dérange, car sora ne s'arrête pas. et lorsque les secrets ont éclaté, lui, il n'a jamais renoncé à vouloir tout réparer.

photos d'enfance où un visage inconnu a resurgi, et une date au dos, naissance inconnue de cette fille abandonnée si jeune. trop jeune. et sora a confronté sa mère, quête de réponses que personne n'a voulu lui offrir, et de nouveaux mensonges pour couvrir une vérité qu'elle n'aurait jamais voulu affronter. soeur cachée depuis tant d'années ; tromperie bien avant que les jumeaux n'aient été accueillis dans cette famille déjà bien trop détruite ; l'abandon semblait la solution la plus simple, à l'époque. et il n'aurait jamais du apprendre la vérité, sora. il n'aurait pas du jouer les justiciers.

mais le gamin ne s'arrête jamais.
alors il a fallu trouver une excuse pour s'en aller, s'enfuir de cette famille aux mensonges qui ne faisaient que lui bouffer le coeur. séoul. la voilà, la réponse. envol pour la capitale ; études qui l'y attendaient, et le voilà parti, sora.
loin de tout, loin de toi.
mais jamais sans kiha. parce que le frère ne l'a jamais quitté, même lors de cette quête désespérée, même lors de ce besoin de trouver un sens à tout cela. alors les recherches ont commencé, sans rien, sans nom. simplement lui et sa détermination, quitte à se mettre le monde à dos, et même son frère si il le faut.

justiciers qui ne trouvera pas de gloire pendant bien plus d'une année.
mais sans ne jamais (jamais) renoncer.