I. Enfance compliquée Dae Han nait et grandit dans un coton stressant et strict, ses parents étant à la fois sévère et exigeant. Enfant sage, il ne dit rien, ne se révolte pas. Jamais. Il veut la confiance de ses parents, leur amour, leurs regards fiers sur lui. Alors, il est exemplaire, studieux, obéissant, parfait.

II. Frère aîné Deux autres enfants après lui. Un garçon et une fille. Deux autres enfants à qui il fallait montrer l'exemple. Deux enfants dont il fallait être le pillier. Dae Han a parfaitement jouer son rôle d'aîné, à protéger et surveiller ses cadets, à les écouter et les veiller. Jouer avec eux et prendre sur lui quand on le grondait pour leurs bêtises. Un vrai grand frère, adorant ces deux enfants venus au monde après lui.

III. Forte pression Etre le premier, l'aîné implique également une charge supplémentaire de remarques, de jugements, de règles. Une pression énorme, telle une montagne sur ses épaules. Dae Han ne dit cependant rien, souhaitant être la fierté de ses parents, la fierté de son père. Marcher dans ses pas pour qu'il le félicite, enfin, juste une fois. Devenir médecin, comme lui. Etre à son niveau, à sa hauteur. Même s'il s'agit de son choix, d'une vocation née de ses entrailles, elle n'en reste pas moins un facteur de stress et de remarques. Encore et toujours.

IV. Adulte fissuréIl ne le montre pas. Jamais. Dae Han est celui qui aide, celui qui écoute, celui qui est là pour ceux qu'il aime. Mais lorsqu'il a le cœur brisé, lorsqu'il est blessé, que ce soit par les mots de ses géniteurs, ou les regards des gens qu'il adore, l'homme se cache, enfouit sa douleur. Ne dit rien, quitte à exploser. Acte malsain mais pourtant salvateur pour un garçon qui a pourtant le cœur sur la main.

V. Coeur tout mou Amour. Amitié. Affection. Il ne sait pas faire la différence Dae Han. Lui aime, c'est tout, bien souvent trop fort. Bien souvent, ça fait mal. Et bien souvent, il tombe. Son coeur est un chewing-gum qui colle beaucoup trop bien, et trop vite. Alors maintenant, il fait attention, garde son cœur dans une boite, prend soin de ne pas se faire mal à nouveau. Sûrement qu'il attendra que ses parents lui trouvent quelqu'un, comme ils ont toujours tout choisi de son destin.

VI. Sport et art de la fête Il n'est cependant pas toujours exemplaire. Pas toujours un modèle parfait. Dae Han a ses jardins secrets, ses non-dits. La fête, tard le soir. Mais avec parcimonie tout de même, pour ne pas inquiéter maman. Pas trop d'alcool, pas trop de danse, mais juste assez pour sociabiliser, pour se fondre dans la masse. Pour vivre comme tout le monde. Et le taekwondo. Sport tant aimé de papa, sport qui le rend encore plus fier, surtout quand son fils aîné gagne un tournoi. Un sport qui, au final, est devenu un exutoire, un défouloir, pour supporter ce poids graduel sur ses épaules.

VII. Fils de riche Malgré les dires, malgré ce qu'il cache, malgré ce qu'il tait, Dae Han reste un enfant de bonne famille, avec un portefeuille bien rempli. Il est ce fils de riche qui peut s'acheter ce qu'il souhaite quand il le désire, qui peut se faire plaisir sans se poser de questions. Belles chaussures, jolies vestes, montres en argent, coiffeur de luxe. Il est important de prendre soin de soi quand on vit dans un tel monde. Dae Han le sait et en profite pleinement. Surtout quand il faut acheter toutes ces babioles dorées et argentée qu'il ne peut porter à la vue de tous, bijoux trop voyant du point de vue de ses parents. Il n'est pas une idole après tout, juste un fils de médecin.

VIII. Le départ Puis il arrive un jour où le quotidien change, ou le train déraille. Le cadet s'en va, part, claque la porte. Trop de pression. Trop de rage. Trop, c'est trop. Dae Han a regardé sans rien dire, sans rien faire. Trop choqué, trop affecté, et surtout coincé dans sa position de fils aîné. Jun Hee est parti. Coeur battant et larmes invisibles. Il a pris son envol loin d'ici, loin d'eux. Il est parti. Et parfois, Dae Han regarde son cellulaire, regarde sa photo sur son écran et se demande ce qu'il peut bien faire... et s'il ne devrait pas l'appeler. Mais entre la douleur, les non-dits, ses parents bien plus pressants, la faculté... et la jalousie, il n'est pas si simple de refaire face à ceux qui ne sont plus là. Un jour. Peut-être. Quand il sera moins meurtri.