I. ses yeux se sont longtemps perdus sur les travaux de ses parents, un mélange de fascination ainsi que d’incompréhension sustentant les iris d’enfants. son enfance était faite de notes fastidieuses, trimballé de pays en pays par une mère archéologue et un père chercheur.
il n’a jamais ressenti ce sentiment d’appartenance ; jusqu’à ce que leur plus longue escale se fasse à busan pour plusieurs années.
les doigts autour d’une feuille, puis pianotant le clavier de son ordinateur, l’école s’est faite par correspondance et les rares amis sont d’abord des pseudos sans visages avec qui il révisait ses cours. les nombreux déménagements de ses parents lui ont imposé ce train de vie.

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II. church boy, ses parents lui ont légué leur foi et Yuma s’y est naturellement attaché. Il suit les principes avec diligence, la nature docile. une croix en or ravit son cou, éraflée par les années et immuable contre sa peau. elle ne le quitte jamais.
les croyances sont imperturbables.
entre les lignes sacrées, le cœur s'apaise et l'esprit s'enlise dans une douce torpeur. une grande partie de son existence et de son quotidien a été forgée à travers ces dernières. les bancs de l'église sont un refuge où ses peurs sont oubliées et ses phalanges se courbent souvent autour de sa croix quand il est en quête d'un moment de calme.

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III. chanhee. souvenir du passé. il est son premier ami quand ses parents ont posé bagages à busan quand il n’avait que onze ans. à ses côtés, il se sentait plus normal. les jeux étaient nombreux, yuma ne pensait presque plus à ses correspondants ou ses amis d’église, toutes ses minutes libres, ce n’est qu’avec chanhee qu’il aurait voulu les passer.
il pensait qu’il serait son ami jusqu’à lui.
la fin est arrivée bien trop tôt, quelques années seulement avant que chanhee s’évapore. et si ce n’était pour cette guitare précieusement gardée que le garçon lui avait offerte, yuma se serait persuadé qu’il n’était rien de plus qu’un mirage. un ami imaginaire que son esprit solitaire avait façonné pour pallier au vide.

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IV. il se souvient d'une main contre son dos, puis le crash. sa tête a embrassé le bas du toboggan en un unique fracas. c'est depuis l'accident que les peurs ont grandi et que les monstres sous son lit sont devenue une réelle hantise. cette ombre le poursuit toujours, affamée des expressions de frayeur que revêtent ses traits d'enfants à chaque fois que son esprit s'y plonge.
yuma souffre depuis d'agnosie envers la douleur et les sons. il ressent toujours la douleur mais n'en a aucune reconnaissance, elle ne lui fait plus mal, et son corps ne s'en défend plus. des cicatrices d'inattention se sont progressivement propagées sur son épiderme. en grandissant, elles ont commencé à se faire plus rares. son oreille gauche a également été le plus touchée, ayant directement absorbée le choc.  

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V. gourmandise sans bornes ni limites, ses mains sont à la recherche de la moindre pâtisserie, ses dents croquent les contours durs d’un bonbon ou d’une sucette. le sucre pour carburant et petit plaisir. il est incapable de passer plus d’une heure sans une friandises et des étoiles s’incrustent dans ses iris à la vue d’une charlotte aux fraises ou une tarte aux pommes. marshmallows, glaces, macarons ou une simple tablette de chocolat, l'appétit est insatiable. son estomac gronde d'envie et ses dents s'impatientent contre la peau tendre de son pouce avant de dévorer toutes les sucreries possibles.

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VI. aux limites de la technophobie, yuma a des connaissances très réduites pour tout ce qui n'est pas du papier et un stylo. sur son ordinateur, il n'est capable que d'ouvrir les fichiers de ses cours et écrire ses réponses, le reste demeure une science mystérieuse. ses parents ne l'y ont jamais encouragé.
il a reçu son premier téléphone à ses dix-huit et l'utilise uniquement pour ses appels, omettant toutes les autres possibilités. les réseaux sociaux lui sont quasiment inconnus, et il ne faut même pas lui parler de vines, meme ou story.