1999.
seconde position que l'on souhaite réfuter d'entrée de jeu - beugler pour se faire entendre, hurler à la mort pour se savoir en vie. jusqu'à sentir sa peau contre la sienne, l'âme jumelle ! l'immondice d'un monde gelé se fait paisible à ses côtés, bercé par les ronflements d'une sœur dont il connait déjà l'existence, celle qui lui est liée (due). à jamais.

2006. (tw ;; violence envers un animal, chasse)
répit illusoire d'une foret à l'aube de son éveil - les sabots clopinent le long du ruisseau dont eido ne se souvient plus du nom. en son esprit ne résulte que l'apprentissage longuement répété ( la bascule, la crosse, la queue de détente, les canons, la bande de visée, la- ). patriarche murmure d'un sourire carnassier qu'il est temps de s'arrêter, d'entreprendre la marche puissante des hommes vrais. gamin suit la cadence - marche dans les pas de son père, lui qui suit les traces maigres dans la terre. à l'orée d'un buisson apparaît soudain un tableau à contempler ; cadre féérique ! la biche est gracile, son cou s'abaisse d'une élégance olympienne... eido s'imagine caresser doucement son flanc d'une amitié sans mot, poser son visage contre le pelage tacheté (jolie candeur). mais papa dépose entre ses mains l'arme d'une jubilation macabre. ( la bascule, la crosse, la queue de détente, les canons ) le menton tremble, les doigts s'agitent. le père intime le sanguinaire de ses murmures de plus en plus autoritaires - crache à la gueule du bambin de le rendre fier. INCAPABLE. l'homme arrache le fusil des petits bras, tire d'un soubresaut sans hésitation. c'est alors que dans le cœur du garçon s'invite une petite mort. « t'as intérêt à tirer la prochaine fois. oh, et si tu pleurniches gare à toi. » la tête empaillée à longtemps figuré dans la chambre de l'héritier, décoration de choix pour une symbolique mise en garde. et depuis, eido tire. tire et tire encore.

2008.
l'être est recroquevillé sur le goudron, agité d'abysses que personne ne semble saisir: abîmé par un trou noir (le même qu'eido voit certains soirs). dans les yeux de son ami l'on entrevoit les couleurs d'un sombre désespoir - palette larmoyante d'effroi et de désarroi. qu'il semble faible, leur petit roi ! bah alors nabo ? relève toi. être la biche ou le fusil, il faut faire un choix. railler la différence trop similaire au chaos dissimulé tout contre sa chair, le cruel garçon profite du chaos de la cour de récré pour se faire leader éphémère - calculer les attraits d'une telle position, avant d'en préférer les fils sinueux de la manipulation. échec et mat ?

2010.
et l'air de rien est venu l'émoi - retrouvailles d'amitiés laissés sur le bas-côté, s'en reviennent la sœur jamais vraiment quitté, le roi et la couronne à ses pieds, puis le cavalier funambule aux sourires désabusés. il aura suffit d'une blague idiote, d'un bras par dessus les épaules, de ses rêves d'ailleurs, de son optimisme ravageur. il aura suffit d'un rien pour que s'ajoutent au lexique des émotions jalousie et obsession. insoutenable est l'impression d'avoir au creux des trippes une éternelle et salace tentation. au delà des bribes d'amour s'imposent le dégoût et la désillusion ! d'être 'ainsi' il n'est même pas question.

2014.
parcours scolaire immaculé, premier dans toutes les disciplines. sourire léger, prétendre n'avoir pourtant pas vraiment essayé - mais des heures durant le bureau se couvre de calculs et d'acharnement, et l'adolescent semble perdre pied dans l'excellence. une minute loin des révisions est une heure d'insomnie à craindre d'être dépassé, relayer au rang des deuxièmes que l'on viendra à oublier. les rares erreurs de parcours causent en lui des excès de rage que les domestiques craignent, chambre détruite sans rien en laisser - il est même arrivé que la violence dépasse l'entendement de l'immobilier. car quand des événements il perd le contrôle, en lui ne demeurent que la peur et la haine... sauf si dami appose sur ses tempêtes l'ombre de sa présence.

2015. (tw ;; drogues, addiction)
un défi lancé, aussi innocent que mauvais. jake lui avait dit de farfouiller dans les appartements parentaux pour y trouver quelques trésors, de la poussière d'or. de quoi se faire planer, frôler les interdits une fois encore ! dans la table de chevet le garçon avait trouvé une vieille prescription. dans leur salle de bain, les yeux curieux avaient découvert des cachetons colorés dont à l'avenir il ne saura plus se passer... maman n'en prend plus depuis longtemps, mais le tiroir de la pharmacie demeure inlassablement rempli. avec les années s'est instauré un pacte tacite: toujours lui fournir, pour qu'il continue à réussir. leur vilain secret.

2016.
jolie princesse - le jeune homme a pleuré devant la magnificence de son visage poupin, larmes silencieuses face l'enfant que l'on éloigne d'un bien étrange destin. promesses murmurées au garnement ; tout ira bien. sacré bébé ! celui-là même qui a manqué de détruire de ses gazouillis deux ou trois destinées... une simple vie qui chamboule toutes les autres. eido n'arrive pas à savoir si sa nièce ressemble à sa sœur. tout ce qu'il contemple, c'est sa beauté. à un rien de choisir la biche ! il tire pourtant toujours les ficelles des marionnettes qui constituent sa vie. triste spectacle, rideaux tirés (mais sur la batârde, toujours veiller).

2017. (tw ;; décès)
le silence règne sur l'acte suivant - eido s'atèle encore à l'oeuvre du diable! il vide la scène d'une pittoresque mise en scène, dirige les acteurs d'une pièce morbide. réalité modulée par les bouches argentées, tous font vivre une pièce de théâtre dénuée de faux-raccords, destituée de vérité. serri préservée, cicatrice unique d'un esprit noyé d'illusions (vagues à l'âme)...  malgré la perte d'un être cher, tous règnent toujours sur leurs chimères (merci mes enfers).

2021.
égocentrisme usuel des marmots privilégiés, son sens de la moralité lui est propre tout comme sa manière de gérer ses émotions. robotique et calculateur, l'homme estime que les maigres sentiments ne sont à prendre qu'au second plan. pourtant il n'a de démoniaque que son fonctionnement, ayant selon son point de vue l'intérêt d'autrui aussi au sein de sa vie. cour divine pour qui il est capable de sacrifices, c'est uniquement pour ce groupe doré qu'eido s'attendrit. profondément marqué par leurs rires, leurs failles et leurs espoirs - il veille (mal) sur eux, espérant sincèrement leur bonheur. même celui de minah, un presque regret.


facts.

— maniaquerie effroyable, il sait dès que quelqu'un déplace quoi que ce soit dans sa chambre ou dans son appartement. — attrait tout particulier pour le ciel et ses constellations, telescope addict. — bad mouth, il apprécie bitcher en compagnie d'un verre de vin et de ses vrais amis. — écriture de cochon, quasiment illisible. — en société il prend toujours sur lui, avale les provocations et les coups-bas (façade) jusqu'à l'explosion (fatale). — il a recueilli balthazar un peu par hasard: comme pour sauver quelque chose, quelqu'un (incapable incapable incapable). — féru d'art, il collectionne avec soin les véritables oeuvres de monet.  — véritable peur des biches depuis l'enfance, il exècre cette phobie et prétend qu'elle fait partie du passé (face à leurs regards, ne pas pouvoir être pardonné).  —