« c’est bon go sun, arête d’imaginer que tu vas devenir une star, t’es juste bonne à être la bonne de ton futur mari, c’est fait pour ça les femmes. »

railleries de ses aînés, fratrie qu’elle peinait à supporter au fil des jours, voyant ses rêves bafoués encore et encore, ses espoirs souillés par ces derniers et propos virulents soutenus par ses progéniteurs, la vie n’a pas toujours été facile pour la gamine qui voyait ses espoirs s’amenuir au fil des jours, persuadée petit à petit que jamais elle ne pourrait devenir ce petit bout de femme qu’elle rêvait tant d’être.

« j’me tire, de toute façon vous êtes trop occupés à admirer les autres cons alors que je sois là ou pas, ça changera pas grand-chose. »

sac jeté sur son dos, parée à l’aventure malgré les supplications de sa mère, malgré toutes ces larmes versées et des regrets prononcés, la décision de la demoiselle était prise, pas de retour en arrière possible. la vie dont elle avait toujours rêvée lui ouvrait enfin ses portes, une toute nouvelle péripétie s’annonçant pour la jeune gamine.

et pourtant…

trop naïve. peut-être l’âge et l’euphorie l’avait poussé à croire que tout allait être plus simple une fois installée dans la capitale et pourtant, malgré ces multiples castings passés, ces échecs essuyés et cette déception s’immisçant dans son cœur progressivement. en plus de ces rôles refusés et brèves apparitions dans ces dramas à budget médiocre, manager abusif et rêves s’amenuisant davantage, plus les secondes s’écoulaient et plus ses espoirs disparaissaient les uns après les autres.

aujourd’hui, go sun vivait au jour le jour, incapable de dire si demain allait être un jour meilleur, incapable de savoir si elle allait s’en sortir une journée de plus. recluse dans sa pitoyable caisse, ignorant les multiples appels de père et mère suppliants leur chère fille de revenir, trop honteuse de cet échec cuisant auquel elle faisait face tout les jours. elle aurait dû les écouter, ils avaient eu raison sur toute la ligne mais go sun avait honte d’affronter leur regard, honte d’admettre qu’ils avaient eu raison mais, surtout, honte de la déception qu’ils pouvaient éprouver à son égard. alors elle s’était promit de remonter la pente avant de se permettre de retourner les voir.

et elle y arriverait, coûte que coute.