J'écoutais cette musique en boucle en écrivant si vous êtes intéressés à lire ça en musique

Quand on est jeune, la vie a toujours l'air plus joyeuse, tout est toujours plus facile. Même si tout autour de vous tout s'écroule, que tout semble désespéré, un enfant trouvera toujours un bon côté.

Mais malgré ça, il y a une chose qu'on ne peut pas nier, la petite enfance d'Ae-Cha est loin d'avoir été joyeuse. Pourtant, avant que Dame Nature décide du sort de son père, tout était destiné à lui donner une enfance parfaite. Elle avait une mère protectrice, attentionnée, un père social, bavard et souriant, un grand frère gentil, compréhensif.

La famille vivait dans la campagne coréenne, dans le centre de la Corée, avant la naissance d'Ae-Cha. C'est là-bas qu'elle était sensé naître...

Mais Dame Nature avait décidé et son choix est irrévocable. D'un coup, l'avenir flamboyant de la jeune famille s'envola. Une horrible nouvelle. Avant que ça nous tombe dessus, on croit toujours que ça n'arrive qu'aux autres. Et même si tout le monde le dit, croyez moi, on ne s'y attend pas. Et même quand on nous le dit, même quand tout nous le crie, un petit coin de notre cerveau se dit que c'est faux, que tout ira bien, que c'est une erreur..

Mais on finit bien par comprendre que c'est loin d'être le cas. Il est toujours difficile de savoir comment réagir, parce qu'après tout, ce sont simplement les mots d'un monsieur en blouse blanche qui vienne vous annoncer que rien ne sera plus jamais comme avant. Alors on essaye de répondre, de poser des questions, et chaque secondes nous fait réaliser avec douleur le sens de ces paroles amer. Le pronostique obligea la petite famille, de seulement trois à l'époque, à déménager dans la deuxième ville la plus peuplée du monde, Séoul. Par chance, le frère de la mère de famille était déjà sur place et sans lui, le sort d'Ae-Cha aurait sûrement été bien moins heureux. Mais malgré son aide, il fallait bien se rendre à l'évidence, la famille était là pour une raison, et elle était loin d'être joyeuse..

Cancer. Généralement on associe ça à la chimiothérapie ou ce genre de remède. Alors, quand on pense que tout va bien se passer, on demande commence on le soigne, comment on peut faire, et quand on répond que sans amélioration, tout sera fini d'ici quelques mois, c'est là qu'on se rend compte vraiment de l'horreur de la situation. C'est là qu'on a juste envie de se réveiller d'un mauvais rêve, c'est là qu'on a juste envie que ce soit une blague, c'est là qu'on a juste envie de partir et de recommencer. Mais au final, la seule chose qu'on est capable de faire, c'est de laisser son visage se crisper et ses yeux s'embuer. C'est là qu’on comprend vraiment la souffrance des autres, ce qu'on a vu dans les films, ce qu'on a lu dans les livres. Et là, on peut dire sans aucune bride d'honte qu'on a pleuré.

Ae-Cha a eu de la chance après tout, car elle ne garde aucun souvenir de cet événement, n'étant qu'à peine un fœtus quand c'est arrivé. Alors, pour elle, son père n'est qu'un concept, qu'une idée que sa famille garnit en racontant toutes sortes d'histoires où il existe. Elle sait qui il était, elle l'a vu en photo, elle a entendu sa voix dans des vidéos, elle pourrait le décrire comme je décris Ae-Cha actuellement, en sachant parfaitement qui elle est sans ne l'avoir une seule fois connu.

Bien évidement qu'elle aurait aimé le connaître, avoir un père auprès d'elle. Mais elle a grandit sans, et vit maintenant sans. Pour elle, ce n'est pas vraiment grave, mais pour son père ce fut un drame. Parce que non, il ne s'attendait pas à vivre longtemps, il avait parfaitement conscience que la maladie finirait par avoir raison de lui. Son but n'était plus de vivre, c'était de survivre assez longtemps pour pouvoir ne serait-ce que voir sa petite fille. On disait qu'elle naîtrait fin mai, ils disaient qu'il s'éteindrait début mai. A présent, le seul but de la famille était de garder le père en vie, ne serait-ce que quelques semaines de plus... C'est ainsi qu'on décida d'essayer le dernier recours, le dernier traitement qui pourrait fonctionner, ou non.
La date du déclenchement de l'accouchement, pour faire naître la petite fille quelques semaines plus tôt, était prévue. Le 17 mai. Cette date là était à la fois proche et loin.
Le pire à savoir c'est que tout s'est joué en quelques jours. Les nouveaux traitements, bien que très puissant et fatiguant, fonctionnaient, du moins peut-être suffisamment pour le faire vivre jusqu'à la date fatidique.

Mais Dame Nature en décida autrement.

Dans la nuit suivant le 13 mai 1998, Hyuk Im fit son dernier combat contre le cancer, et cette fois, il ne parvint pas à gagner. Et jamais il ne saura la couleur des yeux de sa fille, ou encore si son nez ressemblait à sa mère, ou au sien, jamais il ne la portera dans ses bras, jamais il tiendra sa petite main entre ses grands doigts déjà ridés, jamais il ne devra lui apprendre à marcher, jamais il n'ira la chercher à l'école, jamais il ne s'occupera de sa fille comme un père devrait le faire.


Mais Ae-Cha vécut, et oui, elle fut heureuse. Car elle avait son frère, sa mère et son oncle. Car ensemble, ils arrivaient à combler le manque d'une père. Sans le soutient constant de sa mère, sans l'aide perpétuel de son oncle, sans la protection chaleureuse de son frère, elle n'aurait sûrement pas été ce qu'elle est.

Dès son plus jeune âge, la petite brune s'amusait à jouer la comédie, cet art du faux, permettant de changer de vie, de comportement, même pour un petit instant, l'art du théâtre la fascinait. Dès sa première année de secondaire elle commençait à se préparer pour ce qu'elle espérait en faire son futur, le cinéma.

Ae-Cha n'a jamais été du genre casse-cou, mais alors qu'elle n'avait même pas huit ans, elle s'est tout de même gravement blessé, en tombant sur un arbuste qui était pourtant suffisamment épais et dur pour atteindre son ventre.

Son foie ayant été touché, la petite fille dû passer plusieurs semaines à l’hôpital et cet accident lui laissa une cicatrice en haut à droite du nombril assez visible, qui la dérange parfois, mais elle n'empêche pas la Coréenne d'exposer son ventre.    


UC (on va essayer de finir ça aujourd'hui, là je fais juste une pause :$)