Affreusement vôtre.

Inspecteur Conan, keskiya ?! ☾ Un gars qui sort de nulle part se permet d'intervenir en lâchant une phrase de gros relou. « Vous avez fini de vous disputer les amoureux ? » Occupe-toi de ton cul putain. Je lui adresse à peine un regard médisant. « Je vais t’apprendre à soulever les jupes des filles espèce de petit con frustré. » Mais quoi ..? Elle est pas bien cette nana, si j'étais vraiment coupable j'aurais au moins eu le réflexe d'éviter la gifle et puis même, feinter une telle réaction de surprise c'est pas donné à tout le monde. Pas une seule seconde, pas même en voyant à qui sa gifle était destinée elle s'est remise en question. À l'écouter je suis un total inconnu, pourtant c'est bien moi qui restait au téléphone jusqu'à très tard le soir car la nuit lui faisait peur ou que ses problèmes l'empêchaient de trouver le sommeil, c'est moi qui lui inventais des alibis pour lui éviter de rentrer trop tôt à la maison... On n'est pas resté ensemble très longtemps mais je l'ai réellement aimé, seulement pas de la même manière qu'elle. Alors ouais je suis déçu et je lui montre. Mes yeux se voilent de rancoeur et mon attitude stoïque lui démontre que je ne compte pas la laisser me piétiner, du surcroit devant mes amis. J'ai déjà assez pris dans la gueule par la sorcière ( cc souillon. ) Lorsqu'elle lève à nouveau la main, je croise les bras sur mon torse et attend. J'attends que sa paume rencontre ma joue meurtrie, j'attends qu'elle perde le peu de patience qui lui reste, j'attends ce qui n'arrive pas car elle se rétracte mais sûrement pas en souvenir du bon vieux temps. Tout ce qui lui importe c'est les retombées négatives qui pourraient ternir sa précieuse image. Je la laisse fustiger l'air de ses mots acides qui gangrènent plus qu'ils n'annihilent. Elle essaie de m'enliser dans son mal, de colmater l'abandon en m'affichant comme un délinquant sexuel afin de soulager son amour-propre mais surtout pour me le faire payer. « Bora. » Elle s'escrime à coup de langue assassine à m'écorcher mais je reste impavide, je ne fléchirais pas et tant pis si elle ne veut pas m'écouter. Je ne compte pas courber l'échine face à elle d'autant plus face à ses fausses accusations et son mépris à mon égard ( ce dernier presque gratuit. ) Elle s'en va ( s'enfuit ) avec son génie à la répartie digne d'un enfant de cinq ans mais je la retiens deux secondes. « T'es mauvaise et fausse, j'espère que te mentir à toi-même ça t'a fait du bien. » Je suis mal placé pour tenir ce genre de discours mais pour une fois depuis longtemps on s'est trouvé un point commun, pas le meilleur soit. J'allais répliquer autre chose mais Noam et Soomin m'interrompent, j'ignore si c'est parce que je suis à cran ou que j'ai trop d'alcool dans les veines mais ses remarques ont le don de faire monter mon adrénaline. « Ouais bah si t'avais été là à cette époque peut-être que t'aurais su. » Je m'en veux aussitôt d'avoir dit ça, je me mords la lèvre comme pour ravaler mes paroles mais c'est déjà trop tard, c'est sorti. Puis il en rajoute une couche avec son second degré à deux balles et encore une fois, je prends tout au pied de la lettre. « Oui j'adore, c'est ma passion. Tu devrais voir l'historique de mon pc, c'est rempli de ce genre de recherches. T'en as encore des commentaires cons comme ça ? » Je lui en veux pour tout ce qu'il fait pas, comme me défendre ou me demander si je vais bien. Je m'attendais pas à ce qu'il aille la trouver pour lui péter la gueule mais juste me dire quelque chose comme : « Mais elle est folle, comment elle a pu te faire ça ? » Ça m'aurait suffi mais non, il faut qu'il fasse son vieux commentaire de rageux. Surtout qu'il sait mieux que quiconque que je pourrais pas être intéressé par elle. Je refuse la bouteille d'eau glacée qu'il m'offre. « Je vais rentrer à la maison et non j'ai pas envie que tu viennes avec moi, je t'ai assez vu. » Je tourne les talons et quitte la fête. Dès que je passe les portes de la fac, je grogne de frustration. J'ai envie de jeter un truc, de me défouler sur le premier pèquenot que je vois ( heureusement il n'y a personne et de toute façon le pire qui aurait pu lui arriver c'est de se prendre un coup d'épaule. ) Je m'échoue sur les marches et tire de mon paquet un bâton de nicotine. Mes erreurs se multiplient depuis un moment et je fais rien pour arranger mon cas. La seule solution que j'ai trouvé jusqu'à maintenant c'est la fuite et c'est loin d'être efficace.

Affreusement vôtre.

Inspecteur Conan, keskiya ?! ☾ Je lève la tête vers lui mais la baisse aussitôt, il n'est pas venu en paix. Le poids de la culpabilité pèse sur ma conscience et fait défaut à ma santé. Une céphalée intense trouble ma vision, mes paupières se ferment tout le long de son petit discours haineux. Ses mots butent contre ma silhouette, dos à lui j'évite sa colère et son regard que je subodore éreinté de moi, de nous, de nos disputes. Je bascule la tête dans sa direction une main sur mon front bouillant. Mes épaules s'abaissent et mes lèvres s'ouvrent, juste de quoi sortir des sons. « Je décuve encore. » J'ouvre un œil, soulagé d'avoir recouvré une vue normale. « Je... » Le fond de ma pensée ? À quel sujet ? Ma famille, Mimi, Soo, toi ? On commence par quoi Noam hein ? J'ai pas assez de mes propres combats, faut que tout le monde s'acharne sur moi. Je croyais qu'on était dans le même camp. Pourquoi t'as réagi comme un con, pourquoi on est là à s'aboyer dessus alors qu'on devrait être à la fête avec les autres ? Mais merde pourquoi on n'arrive pas à être bien ensemble ?!

J'expulse la fumée de la cigarette qui tremble entre mes doigts, je finis même par la lâcher quand à son tour il tourne les talons. « Noam. » Je me lève, pas trop vite pour éviter d'avoir le tournis mais assez quand même pour lui prouver que je peux tenir une conversation sérieuse sans m'étaler par terre. « Pars pas, on pourra pas parler si tu t'en vas. » Parce que je veux pas éclater devant les autres, ces gens qui risquent de compromettre ce qu'on vient tout juste de reconstruire.

J'aime pas devoir lui demander ça, de se cacher encore alors qu'on a d'autres sujets à aborder mais tout revient systématiquement à ça. C'est comme si j'ouvrais à chaque fois la plaie qu'il essaie de guérir. Au final il saigne constamment et j'ai sur les mains l'essence carmins de ses stigmates. « Je le pensais pas putain, reviens s'il te plaît. » Je sais que je te demande beaucoup, que je tire trop sur la corde et qu'à force je vais t'abîmer comme j'ai déjà pu le faire auparavant mais je suis désemparé, je sais plus quoi faire, je commence à étouffer. « S'il te plaît... » Il s'arrête alors j'en profite pour le rattraper, mes doigts agrippent sa manche pour le tirer à l'extérieur du bâtiment. Je nous trouve un endroit isolé près d'un banc mais je suis trop nerveux pour m'y assoir. « J'ai pas voulu t'incriminer. J'ai été méchant parce que je suis fatigué et que ta non réaction vis à vis de ce qui s'est passé m'a blessé. Avant qu'on soit ensemble on était les meilleurs amis du monde et aux yeux des gens c'est ce qu'on est. Si une fille avait humilié mon meilleur ami gratuitement, j'aurais agi et pas en faisant une vieille blague débile. Je sais pas si t'es encore contrarié avec ce qui s'est passé avec Boo ou si t'as d'autres trucs à me reprocher mais t'es pas comme d'habitude ou alors c'est moi qui pète un plomb. » Et en ce moment, y'a de quoi mais il l'ignore. C'est un peu le moment de lui en parler. « Y'a des trucs que j'ai pas encore eu l'occasion de te dire. Je voulais pas te les cacher mais je sais pas, je le refoulais alors m'en veux pas. » Je croise les bras comme pour me protéger même si c'est inutile. J'inspire difficilement avant de lâcher la bombe. « J'ai été voir Soo, tu sais la fille qui embête Mimi. Je pensais qu'en lui faisant peur elle la lâcherait mais ça s'est retourné contre moi. Elle sait pour nous deux et maintenant que je l'ai intimidé, elle va pas se gêner pour me faire chanter avec ce qu'elle a entre les mains. Je... Je suis perdu et j'ai peur, je sais que ce qu'il y'aurait de plus facile à faire c'est de l'avouer mais je peux pas. Je veux attendre et être maitre de la situation, pouvoir le dire moi-même mais elle va me mettre la pression et je sais plus quoi faire Noam, je suis pas prêt. » Je pince ma peau jusqu'à me faire des bleus mais dès qu'il le remarque j'arrête. « Je suis désolé d'être lâche, je suis désolé... » Je finis dans ses bras, refoulant les larmes et tout ce qui m'entrave. J'aurais jamais sa force, sa facilité à communiquer avec les autres ou encore son regard sur lui-même. J'ai un besoin viscéral de lui, sûrement plus que lui de moi. Il pourrait très bien me dire que c'est fini, qu'il en a marre que je nous assume pas, que je suis qu'un sale gosse capricieux et égoïste, que je suis pas foutu de faire un truc bien... Il pourrait et il aurait raison mais je peux pas, je peux pas concevoir demain sans toi. ☽